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Les Derniers Jours de nos Pères, Joël Dicker

Les derniers jours de nos pres

"Que tous les pères du monde, sur le point de nous quitter, sachent combien sans eux notre péril sera grand. [...] Ils nous ont appris à devenir des Hommes, nous ne serons même plus des Hommes"
"Mais tuer n'était pas si facile : les Hommes ne tuent pas les Hommes.".

Ces deux citations peuvent à elles-seules résumer le roman de Joël Dicker. Ce roman est un plongeon au coeur de la Seconde Guerre mondiale ; nous suivons des agents de la SOE (Special Operations Executive), service inventé de toute pièce par Winston Churchill afin de contrer l'avancée rapide de l'armée allemande. Il s'agit ainsi de recruter des agents français ou sachant parler parfaitement français.
Ainsi, sont recrutés dans le cadre du SOE les protagnistes dont nous suivons le parcours, Paul-Emile ou Pal, Laura, Gros, Claude le religieux, Key, Stanislas, Faron, Aimé, Doff. Toutefois, parmis ces Hommes, Pal est le personnage principal autour duquel l'histoire va se former. Pal est un jeune parisien qui se résout à rejoindre le SOE afin de protéger son père. Les deux hommes sont très attachés, le fils lui fait croire qu'il part pour Genève, mais il n'en est rien. Le fils rejoint l'Angleterre empli de remords, il compose alors un poème dont est tirée la première citation. Tout au long du roman, il ne se résout pas à la trahison faite à son père, il s'en veut constamment, l'amour pour son père est plus fort que celui rencontré au cours de ses années de guerre. Ce dernier élément se prouve quand Pal cesse définitivement d'être un Homme. Pal a toujours vécu pour son père, ses actions sont guidées par son amour pour son père. Peu importe les conséquences, peu importe la trahison, peu importe les infractions, Pal fera tout en fonction de son père. C'est ainsi que le fils a cessé d'être un Homme.

Paul-Emile n'est pas le seul protagiste à cesser de d'être un Homme. La guerre ronge les Hommes, elle les rend fous, tristes, ils sont constamment sur leurs gardes, la confiance est au plus bas, elle les pousse à commettre des actes qu'eux-mêmes ne pensaient pas être capables d'accomplir. Ainsi, Claude le religieux perd progressivement sa foi, la guerre le transforme, l'Homme disparaît pour laisser place à une ombre vigilante, en colère et prête à tout pour connaître la vérité.
Seul un des personnages reste et restera un Homme. En commençant le roman, on ne s'attend pas à ce qu'il s'agisse de lui. Pourtant, cet Homme est le seul à rester lui-même, il ne commet aucune trahison, il continue de vivre grâce à ses rêves qui l'habitent, il reste un Homme.

Toutefois, il n'est pas seulement question de ces agents infiltrés en France. Au cours du roman, un personnage allemand, un haut gradé, prend de l'ampleur. Ce personnage est important car il est la preuve que la mécanique allemande n'est pas si bien huilée qu'ils aimeraient le faire croire. En outre, Kunszer, certes, exécute les ordres, mais il procède à sa manière afin d'épargner certaines souffrances. Puis, la culpabilité guide ses actions, ses choix, il reste en partie lucide sur son sort. Il n'est pas entièrement tombé dans piège nazi qui inhibe toute pensée rationnelle.

Ce roman appuie sur le fait que la guerre ne peut pas être un signe d'Humanité, "Les Hommes ne tuent pas les Hommes". Aujourd'hui encore, les guerres persistent et s'intensifient. Des personnes censées être des Hommes continuent de tuer sans réfléchir, les civils sont les premières victimes de cette déshumanisation. L'Histoire devrait servir d'exemple. Mais pourquoi regarder l'Histoire quand la guerre est justifiée par telle ou telle raison ? Nous cessons d'être des Hommes à la minute où nous cessons de réfléchir et d'agir de nous-même.

J'ai découvert Joël Dicker avec le roman policier La vérité sur l'affaire Harry Québert qui nous tient en haleine du début à la fin. Puis, est sorti Le livre des Baltimore. Ce dernier roman m'a un peu déçue, on met du temps avant de rentrer dans l'histoire. Toutefois, une fois lancée, l'histoire est captivante ! Le derniers jours de nos pères est son premier roman, lors de cette lecture j'ai retrouvé une histoire qui nous tient, qui ne veut pas que nous la lâchions. Roman prenant, qui nous montre des éléments de la guerre peu évoqués. 

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