Résurgences, Femmes en voie de resociabilisation, Sandrine Revel
Bordeaux, 2008, un groupe d'une douzaine de femmes suit un stage de 8 mois destiné à faciliter leur réinsertion. Sans emploi, souvent depuis des années, elles tentent d'élaborer un projet professionnel, salariat ou même création d'entreprise. Mais pour cela, il leur faut apprendre à se vendre, donc à reprendre confiance en elles... mais aussi à abandonner certaines illusions.
Le contexte est ainsi posé grâce à la quatrième de couverture. 8 mois. Les femmes qui se sont inscrites à ce stage ont 8 mois pour essayer de trouver un projet leur correspondant. Ce stage est axé sur deux choix, soit la création d'entreprise, soit le salariat. Au départ, la majorité des participantes souhaitent créer leur entreprise, être leur propre patronne. Malheureusement, plus le temps passe, plus la motivation décroît. Elles se rendent compte des contraintes financières, physiques et morales. La plupart d'entre elles sont seules, divorcées, avec enfants, elles n'ont plus de soutien pour les aider à avancer. Certaines ont un passé plutôt prestigieux, je pense alors à Martine. Martine a travaillé chez L'Oréal, elle occupait un poste plutôt bien rémunéré mais qu'elle a laissé au profit de sa vie de famille. Par ailleurs, certaines d'entres elles sont victimes de discrimination à l'embauche, notamment en raison du "surpoids".
Chaque femme a son histoire, son passé. L'absence d'activité professionnelle, leur situation personnelle les ont enfermées créant ainsi un besoin urgent de resociabilisation de ces femmes. En outre, Sandrine Revel indique l'importance de cette étape, "Si la formation ne leur a pas forcément permis d'aller au bout de leurs rêves, elle leur a néanmoins donné à toutes l'opportunité de sortir de leur isolement et de se resocialiser, premier pas indispensable vers l'emploi.".
Le titre est intelligent, Résurgences ; il lie deux actions : la renaissance de ces femmes et l'urgence de leur situation.
L'auteure insiste bien sur les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes au moment de l'embauche et même après. Elle consacre une planche de la BD à une liste de ces obstacles. Ces obstacles vont de la qualification des femmes, des emplois précaires jusqu'au plafond de verre.
Cette lecture est tout à fait d'actualité, notamment quand on a un gouvernement qui joue la parité hommes/femmes (encore faut-il que cela ait de l'influence), quand les auteures commencent à se dévoiler et exprimer sur planches le mal-être des femmes d'aujourd'hui, à leur charge mentale. Je ne peux alors m'empêcher de faire un parallèle avec la BD d'Emma, mais aussi à l'organisation He for She menée par Emma Watson devant l'ONU. Ces divers exemples appuient les inégalités existantes entre hommes et femmes, que ce soit au travail, à l'embauche, à la maison pour ce que l'on appelle le travail domestique.
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