Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, Jean-Paul Dubois

Tous les hommes n habitent le monde de la meme facon



Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, Prix Goncourt 2019, nous entraîne dans la vie passée, présente de Paul Hansen. Narrateur de sa propre histoire, Paul nous conte son histoire, nous explique comment il s'est retrouvé en colocation forcée dans une prison provinciale de Montréal.
Fils d'un pasteur danois et d'une française gérante d'un cinéma d'art et essai hérité de ses parents, son enfance se déroule dans le Toulouse des années 50-60. C'est une enfance plutôt tranquille que vit Paul. Son père récite tous les dimanches ses professions de foi sans pour autant les vivre, être enthousiaste. Sa mère, suite à la mort prématurée de ses parents, hérite de leur cinéma d'art et essai. Les classiques cinématographiques foulent l'écran de son cinéma mais aussi des films pornographiques très contreversés. Les Hansen commencent à se déchirer. La révolution de Mai 68 arrive, la vie de famille s'en retrouve bouleversée. La femme du pasteur oeuvre corps et âme pour la tenue des réunions des révolutionnaires. Le pasteur, lui, désapprouve chacune des actions de sa femme. Le couple se sépare peu de temps avant la maturité de Paul. Johanes le pasteur s'exile au Canada en répondant à une offre pour tenir une office pastorale. A ses 18 ans, Paul rejoint son père et commence sa vie au Canada aux côté des son père. 

Progressivement, Paul voit la déchéance de son père, il passe de la perte de la foi à l'addiction aux jeux de parie. Suite au décès de son père, Paul décide de quitter la bourgade minière pour aller s'installer en ville où il trouve un poste de superintendant dans une résidence, tout se passe bien jusqu'à l'arrivée d'un nouveau gérant, et à partir de ce moment-là, les explications prennent forme, on comprend pourquoi Paul partage la cellule de Patrick Horton, membre des Hell's Angels.

Ce roman nous permet de traverser toutes les phases vécues par le personnage, ses états d'âme. Le personnage acquiert plus de vie lorsque Winona et Nouk entrent dans sa vie, c'est comme une renaissance pour Paul et pour le lecteur. 
Les passages dans la prison nous ramènent à la dure réalité qu'endurent les prisonniers de ces lieux, disons-le, dénués de toute once d'humanité. Ces Hommes perdent tout dès les premiers instants de leur incarcération, toute forme de respect s'efface au premier pas, l'intimité, la dignité, tout disparaît. Ces lieux ne font qu'accentuer les sentiments de colère, de vengeance et d'injustice. Certains diront que ces lieux ne sont le reflet que ce dont ils méritent. C'est un avis comme un autre. 

Je recommande ce roman pour sa facilité de lecture, on s'imprègne vite de l'histoire et on s'attache rapidement aux personnages. Ce n'est pas un coup de coeur pour autant et je suis assez mesurée quant au prix reçu... 

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